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ma vie
3 septembre 2007

Données épidémiologiques suite hyperactivité

Dans la plupart des articles généraux sur ce thème, la prévalence des troubles hyperkinétiques, estimée à partir des critères de dsm III-R, se situe entre 3 et 6 % de la population prépubère, avec une nette prédominance masculine (quatre garçons pour une fille). Il faut noter cependant que certaines enquêtes rapportent une prévalence plus élevée dépassant 10 %. Parmi les facteurs susceptibles de faire varier les résultats des enquêtes, l’importance des conditions du diagnostic est évidente : les enquêtes reposant sur des questionnaires remplis par les enseignants donnent en général des niveaux plus élevés que celles qui reposent sur les déclarations des parents. Pour les auteurs américains, il est clair que les enseignants sont de meilleurs « informants » que les parents !

Les critères diagnostiques utilisés sont également importants à considérer : les modifications, signalées plus haut, des versions successives du dsm, ont probablement influé sur les données épidémiologiques. Il semble, en particulier, que l’introduction du dsm IV contribue à une augmentation des chiffres de prévalence. C’est ce que suggère l’étude de Wolraich et coll. (1996) qui porte sur plus de huit mille enfants scolarisés en jardin d’enfants : alors que le taux de prévalence, évalué à partir des réponses des enseignants à un questionnaire, est 7,3 % avec les critères du dsm III-R, il atteint 11, 4 % avec ceux du dsm IV. Cela s’explique, selon les auteurs, à l’inclusion par le dsm IV du sous-type inattention prédominante dont les critères dépendent essentiellement de difficultés observées par rapport au travail scolaire.

Ces études épidémiologiques confirment l’importance des symptômes associés signalés par les classifications :

  • des troubles des apprentissages (retard de langage oral ou du langage écrit), retrouvés dans près de 50 % des cas ;
  • des troubles du comportement, notamment le trouble oppositionnel (caractérisé selon le dsm par des comportements d’opposition, une intolérance à la frustration), ainsi que des troubles des conduites (agressivité, difficultés relationnelles, transgression des règles sociales). Dans l’étude de Biederman et coll. (1996) des troubles oppositionnels et des troubles des conduites sont présents respectivement chez 65 % et 22 % des enfants hyperkinétiques, ces deux sortes de troubles du comportement sont d’ailleurs fréquemment associés ;
  • enfin, dans 25 % à 30 % des cas, on signale l’association de troubles émotionnels : troubles anxieux (anxiété généralisée ou phobie) ou troubles dépressifs.

Ces données posent à l’évidence deux questions :

  • d’une part celle de la validité du concept même de « comorbidité » utilisé pour rendre compte de ces associations ;
  • corrélativement, celle de l’homogénéité du syndrome hyperkinétique tel que le délimitent les classifications actuelles.

En d’autres termes, est-il justifié de considérer le syndrome hyperkinétique comme une pathologie spécifique, susceptible d’être associée à d’autres affections supposées indépendantes, comme le suggère la présentation des dsm III et IV ?

N’est-il pas plus pertinent du point de vue clinique de considérer qu’à côté des cas d’hyperactivité « pure » relativement minoritaire, il existe d’autres cas dans lesquels l’agitation instable vient s’intégrer à un tableau clinique complexe, auquel d’autres troubles du comportement, des symptômes anxieux, dépressifs ou hypomaniaques confèrent une signification psychopathologique tout autre ?

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